Chaque hiver, la romance de Noël revient comme un rituel. Des histoires d’amour sous la neige, des retrouvailles au coin du feu, des miracles entourés de guirlandes. Et puis, parfois, une autrice vient bousculer les codes. Avec My Fucking Santa Niklaus, Élodie Dieudonné signe une comédie romantique décalée et drôle, où la magie côtoie toutefois la douleur. Une lecture qui prouve qu’on peut parler de reconstruction sans renoncer à la magie de Noël.
My Fucking Santa Niklaus d’Élodie Dieudonné : une romance de Noël pas comme les autres ?
Publié chez Hugo Roman, My Fucking Santa Niklaus s’inscrit dans cette nouvelle vague de romances de Noël françaises qui osent sortir du cadre. L’autrice, qui signe ici son premier livre publié, revisite ici le mythe du Père Noël avec un humour significatif. Son héros, Niklaus, est le petit-fils du Père Noël. Problème : il déteste Noël.
Envoyé à New York pour succéder à son grand-père, il se retrouve rapidement assommé par… une poêle à frire. Derrière l’arme du crime ? Ivy, pâtissière accro à Noël, mère d’une petite fille devenue mutique. Entre eux, tout semble les opposer. Pourtant, c’est à travers cette rencontre improbable que Niklaus devra, littéralement, recréer la magie de Noël.
Derrière ce pitch presque absurde, Élodie Dieudonné glisse une histoire profondément humaine. Sous les éclats de rire, il y a des blessures. Sous les paillettes, la question de la reconstruction. C’est tout le paradoxe de cette romance : joyeuse en surface, mais traversée par une sincérité émotionnelle profonde, qui ne laisse pas indifférent.

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Quand la magie rencontre les traumatismes

Là où la plupart des romances de Noël s’arrêtent à la guimauve (et c’est ce qu’on recherche souvent), My Fucking Santa Niklaus ose aborder des thèmes plus sombres. Ivy n’est pas simplement une héroïne maladroite et solaire. C’est une femme qui tente de se reconstruire après une relation marquée par la violence. Son rapport à Noël, à la lumière et à la famille, devient alors un moyen de renouer avec la vie et l’espoir.
Élodie Dieudonné réussit à mêler humour et vulnérabilité sans jamais tomber dans le mélodramatique. Le roman alterne entre scènes drôles et moments plus graves, entre absurde et tendresse. Cette tension entre légèreté et profondeur donne au texte un rythme particulier, celui d’une histoire qui assume ses contrastes.
La magie, ici, n’est pas qu’un décor. Elle devient un outil narratif : le symbole d’un monde où l’on peut encore croire en la possibilité de guérir. Et, c’est peut-être là que le roman touche juste : dans sa manière de parler du trauma sans en faire le cœur du récit, mais sans jamais le minimiser.
My Fucking Santa Niklaus, une romance de Noël qui s’adresse à un public spécifique
À qui s’adresse My Fucking Santa Niklaus ? Pas forcément à celles et ceux qui recherchent une lecture purement « feel good ». Cette romance joue avec les codes : un ton parfois décalé, une pointe de magie, et un humour à toute épreuve qui peut surprendre les amateurs de romances de Noël plus classiques.
Il faut accepter de se laisser emporter par ce mélange d’absurde et d’émotion. C’est une lecture qui plaira autant aux lecteurs curieux de découvrir un univers plus atypique qu’à ceux qui aiment les histoires où la légèreté n’efface pas la complexité.

Une lecture pleine de charme et de sincérité
Outre l’originalité, ce qui peut vraiment plaire au lecteur dans My Fucking Santa Niklaus, c’est sa fluidité. Le style est accessible, rythmé, et l’humour fonctionne sans forcer. Même les éléments les plus loufoques (un Père Noël tatoué, un collier magique, un héritier récalcitrant) s’intègrent naturellement dans l’histoire.
Malgré son ton décalé, le roman ne perd jamais de vue son objectif principal : parler d’une héroïne qui tente de retrouver la lumière, d’un héros qui apprend à aimer, et d’un Noël qui, finalement, n’est qu’un prétexte pour parler d’autre chose.


