Avec L’Étrange Noël de Monsieur Claus de Sara Raasch, premier titre du tout nouveau label Saxus Romance, la romance de Noël change de visage. Oubliez les cafés enneigés, New York décorée et les retrouvailles prévisibles : la romantasy débarque dans la fête la plus codifiée de l’année, et elle bouscule tout sur son passage.
L’Étrange Noël de Monsieur Claus : une sortie qui marque le début de Saxus Romance

Quand L’Étrange Noël de Monsieur Claus est apparu au catalogue de Saxus Romance, quelque chose a immédiatement sonné différent. L’éditeur ne s’est pas contenté de publier une romance de Noël de plus : il a ouvert son label avec une romantasy MxM ambitieuse, dense, pleine de mythologie et avec une petite pointe d’audace. Une première qui envoie un message clair au marché français.
Ce lancement est tout sauf anodin. Chaque année, les romances de Noël reviennent comme un rituel. On connaît leurs codes, leurs couleurs, leurs arcs narratifs. Toutefois, ici, Sara Raasch s’amuse à déplacer le terrain de jeu. Elle n’illustre pas seulement l’esprit de Noël : elle le réinvente. Elle en fait un vrai monde, avec ses règles, ses héritiers et ses rivalités, comme si les fêtes devenaient un univers mythologique capable de rivaliser avec certains titres de fantasy.
Pour Saxus Romance, c’est un pari éditorial fort. Pour les lecteurs et lectrices, c’est une proposition nouvelle dans un paysage saturé de livres qui se ressemblent tous.
Livre également disponible sur Cultura et Amazon.
Comment Sara Raasch transforme les codes de la romance de Noël ?
Si L’Étrange Noël de Monsieur Claus intrigue autant, c’est parce qu’il s’attaque directement aux fondations d’un sous-genre ultra codifié. Là où les romances de Noël traditionnelles reposent sur la familiarité, Sara Raasch mise sur la surprise. Elle crée un monde où chaque fête devient une dynastie : Noël, Halloween, Pâques, toutes reçoivent une esthétique, un héritier, un territoire, une identité propre.
Ce n’est plus une ambiance, c’est un système. Ce n’est plus un décor, c’est un pouvoir. On quitte le traditionnel village enneigé pour entrer dans une géopolitique des célébrations, un territoire où les fêtes ont une histoire, un poids, des responsabilités. C’est brillant, parce que cela permet à l’autrice de jouer avec nos références collectives tout en les transformant de l’intérieur. Elle prend l’imaginaire le plus populaire de l’année et le traite comme une matière première de fantasy.

Une romantasy plus profonde qu’elle n’y paraît ?
Le risque, avec un roman qui revisite Noël, serait de rester dans la surface. Sara Raasch fait exactement l’inverse. L’Étrange Noël de Monsieur Claus plonge dans des thématiques bien plus complexes que celles auxquelles on associe habituellement les romances hivernales : pression familiale, héritage, quête d’identité, loyauté tiraillée, et ce moment étrange où l’on réalise que les traditions qu’on perpétue ne nous ressemblent plus vraiment.
Coal, l’héritier de Noël, porte ce poids sur ses épaules avec une vulnérabilité touchante. Il doute, il trébuche, il réagit mal parfois. Il n’est pas un héros lisse, et c’est ce qui le rend profondément humain. Face à lui, Hex, prince d’Halloween, apporte une énergie presque électrique, un charme désarmant. Leur dynamique ajoute au roman une fraîcheur bienvenue dans un genre encore trop dominé par des histoires hétéronomées.
La romance est sincère, l’univers est riche, et le mélange fonctionne parce qu’il ose sortir des rails.

Pourquoi ce roman pourrait changer la saison des fêtes ?
Depuis quelques années, les romances de Noël se multiplient, mais une partie du public réclame autre chose qu’un simple réconfort saisonnier. Il veut de la magie, oui, mais aussi du fond. De l’émotion, mais aussi de l’invention. La romantasy, déjà portée par des succès internationaux, devient l’alternative idéale pour renouveler un sous-genre qui se répétait de plus en plus.
Avec L’Étrange Noël de Monsieur Claus, Sara Raasch propose une première piste de réponse : la magie de Noël peut être plus vaste, plus politique, plus vibrante, plus audacieuse que ce que l’on croyait. Et si la prochaine grande tendance hivernale n’était plus la romance, mais la romantasy de Noël ? Ce roman semble en tout cas prêt à ouvrir la voie.


