Qui a dit que la romance était ringarde ? Des sagas young adult aux comédies romantiques de l’été, des dark romances sulfureuses aux grands classiques revisités, The Romance Times suit de près tout ce qui fait battre le cœur des lecteurices. Une veille passionnée sur les tendances, les livres et les visages qui redéfinissent les codes du genre.

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Les autrices françaises à l'assaut du New York Times

Les autrices de romances françaises peuvent-elles partir à l’assaut du classement du New York Times ?

Avec A Heart for Christmas, la traduction de Un cœur pour Noël, Sophie Jomain est entrée dans le célèbre classement des New York Times Bestsellers. Une première pour une autrice de romance française, et peut-être le signe que la vague francophone est prête à franchir l’Atlantique.

Sophie Jomain, première autrice française de romance à percer dans le classement du New York Times

La nouvelle est passée presque discrètement, mais elle marque un tournant pour la littérature populaire française : Sophie Jomain vient d’intégrer la liste des New York Times Bestsellers avec A Heart for Christmas, publié aux États-Unis par Simon & Schuster. Dans sa catégorie (young adult fiction) elle se hisse directement à la deuxième place.

Pour le public américain, son nom est encore nouveau. Pour les lecteurs français, il évoque une figure familière de la romance, connue pour ses sagas comme Les étoiles de Noss Head ou les romances calendrier publiées chez Auzou (Un coeur pour Noël, Secret Santa, 31 jours pour t’aimer). En s’imposant sur un marché aussi compétitif, Sophie Jomain réalise une percée symbolique : celle d’une écrivaine francophone dans un espace largement dominé par les autrices anglophones.

Un bastion difficile à conquérir : la romance américaine et ses codes

La romance américaine est un empire. Chaque semaine, le classement du New York Times consacre des noms comme Colleen Hoover, Ali Hazelwood, Emily Henry ou Tessa Bailey : des autrices dont les tirages se comptent en millions.

Face à cette hégémonie, les autrices françaises partent avec plusieurs handicaps : la barrière de la langue, la différence de ton, mais aussi la densité du marché américain. Des milliers de romances sortent chaque année, la plupart directement publiées en anglais. Pour espérer se glisser dans la liste des bestsellers, un roman traduit doit non seulement séduire les lecteurs, mais aussi convaincre les libraires et les médias : un parcours du combattant dans un écosystème littéraire très codifié.

La traduction reste l’un des rares leviers possibles. Dans le cas de Sophie Jomain, c’est le partenariat entre Auzou et Simon & Schuster qui a permis à Un cœur pour Noël de devenir A Heart for Christmas. Un pari gagnant, qui montre qu’un livre pensé pour le lectorat français peut aussi trouver sa place dans la saison de Noël américaine, friande de récits lumineux et sentimentaux.

Des précédents prestigieux, mais peu d’auteurs francophones réguliers dans la liste

Le classement du New York Times

Si le nom de Sophie Jomain crée l’événement, elle n’est pas la première Française à apparaître dans le classement du New York Times. Irène Némirovsky avec Suite française, Muriel Barbery avec L’Élégance du hérisson, ou encore Marjane Satrapi avec Persepolis ont connu ce succès avant elle. Néanmoins, ces œuvres appartiennent à d’autres sphères (la littérature générale, le roman philosophique ou la bande dessinée) et non à la romance contemporaine.

Ces quelques exemples, aussi brillants soient-ils, restent l’exception. Le New York Times met traditionnellement en avant les auteurs anglophones, et les traductions françaises qui parviennent à se distinguer le font souvent à la faveur d’un prix littéraire, d’une adaptation ou d’un engouement critique européen. Dans la catégorie romance, en revanche, aucune autrice francophone n’avait encore franchi cette barrière.

Morgane Moncomble, l’autrice française qui part à l’assaut du marché américain

S’il y a bien une autrice française dont le nom revient avec insistance lorsqu’on évoque la conquête du marché américain, c’est celui de Morgane Moncomble. Figure emblématique de la new romance francophone, elle est aujourd’hui en train de franchir une étape décisive avec la traduction de ses œuvres aux États-Unis. Son roman L’As de cœur devient Ace of Heart, première incursion officielle d’une romance contemporaine française dans le paysage éditorial américain, bientôt suivie par la saga Seasons, également annoncée en traduction.

Connue pour ses histoires d’amour à la fois intenses et profondément humaines, Morgane Moncomble incarne cette génération d’autrices capables d’allier émotion et regard sur notre monde. Ses récits explorent les blessures intimes, la reconstruction, les relations toxiques et l’espoir.

Sa percée à l’international témoigne d’une évolution majeure : la romance française peut désormais rivaliser avec la production américaine, non pas en l’imitant, mais en affirmant sa singularité. Le succès de A Heart for Christmas de Sophie Jomain et l’arrivée de Ace of Heart confirment que le marché anglophone s’ouvre peu à peu à d’autres voix.

Un enjeu de visibilité et de traduction ?

La principale clé reste la traduction. Sans une maison comme Simon & Schuster pour assurer la diffusion internationale, même un succès massif en France a peu de chances d’être repéré outre-Atlantique. Les structures d’édition françaises misent de plus en plus sur la vente de droits à l’étranger, une dynamique qui, jusqu’ici, concernait surtout la littérature blanche ou le polar.

Toutefois, la montée en puissance de la romantasy, de la dark romance et de la romance new adult pourrait changer la donne. Le lectorat américain, friand d’émotions fortes, semble désormais plus réceptif aux nuances européennes. Et, si la réussite de Sophie Jomain n’est pas encore le signe d’une révolution, elle incarne peut-être une porte entrouverte.

Romance à la française

Vers une reconnaissance internationale de la romance française ?

L’exploit de Sophie Jomain s’inscrit dans une dynamique plus large : celle d’une littérature populaire française en quête de reconnaissance internationale. La France a longtemps exporté ses classiques ou ses auteurs primés, rarement ses romances. Or, c’est peut-être précisément là que réside la prochaine frontière culturelle : faire de la romance francophone une exportation aussi légitime que la gastronomie ou le cinéma.

Les prochaines années diront si cette percée reste une exception ou le début d’un mouvement durable. Toutefois, une chose est sûre : avec des autrices comme Morgane Moncomble dans les starting-blocks et des éditeurs désormais attentifs à ces signaux, la conquête du New York Times n’a jamais semblé aussi envisageable.

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